A l’origine des Joyeux Mineurs,nos anciens ont voulu montrer leur attachement à l’or local “le charbon” en insistant sur le métier que beaucoup des leurs pratiquaient.
Grâce aux maîtres de danse de la marine,le groupe a su allier à la fois rigueur,technique,traditions provençales et créations originales.
Composé de jeunes danseuses,accompagnées par un orchestre de cuivres et bois,le groupe interprète un registre varié.Par ses multiples costumes et ses choix musicaux,qui en font sa particularité et son originalité,ils assurent un spectacle pouvant durer 2heures.
Le terme de farandole recouvre trois réalités
– la farandole spontanée et joyeuse qui termine un bal, une fête.
-la farandole politique destinée à montrer ses opinions
-et celle qui nous intéresse la farandole savante
Dans le milieu du XIX siècle le félibrige est en plein essor pour assurer la défense des cultures traditionnelles et la défense de la langue d’oc.Dans ce contexte, une farandole en costumes « folkloriques » est présentée plusieurs fois par les danseurs de Barbentane au sein de l’opéra « Roland à Ronceveaux » ; le succès est immense. En réaction, Gallas, Maître de danse, canne, bâton et boxe française vraisemblablement formé à l’armée crée en 1876 à Arles la première Farandole chorégraphiée en utilisant des pas de danses de caractère. L’exemple de sa Société, Les Enfants d’Arles, fait tache d’huile et la fin du siècle voit la création de nombreuses Sociétés de Farandoles dans des villes et villages gardois (Pouzilhac, Villeneuve-lès-Avignon, Aramon, Laudun, Bessèges, Bouillarges). À la même époque de nouvelles Sociétés sont déclarées à la préfecture (Nîmes, Sauzet, St Geniès de Malgoirès, Générac, Langlade, Alès La Grand’combe : L’Avernir de Trescol 1888
Ces Sociétés se retrouvent à deux occasions :
– Les Concours de Farandoles lors des Fêtes votives. Ces concours se localisent dans les arrondissements d’Uzès et d’Alès, ainsi que dans la zone nord-est de l’arrondissement de Nîmes. Chaque Société tente alors de surpasser les autres en créativité et en virtuosité.
– Les Assauts de Danse où les meilleurs élèves passent leurs brevets de danse. : Prévôt puis Maitre
Toutes ces manifestations sont accompagnées exclusivement par les Musiques Municipales, orchestres de cuivres
C’est dans le Gard que se sont tout d’abord développées les formes chorégraphiées de la Farandole, associées à la pratique d’autres danses de caractères telles que l’Anglaise ou la Gavotte. Ce département est ainsi devenu une véritable référence dans laquelle ont puisé tous les groupes provençaux.
La fête du cinquantenaire de Mireille à Arles en 1909 voit la consécration de la Farandole savante comme “provençale”, mais c’est au prix de la perte d’indépendance des farandoleurs du Gard à qui l’on impose, contre leur gré, le galoubet et le tambourin.
Frédéric Mistral et ses amis décident que La Farandole chorégraphiée et accompagnée de galoubet et de tambourin serait la danse représentative de la Provence, le costume officiel serait le costume d’Arles Dès lors les Sociétés de Farandole vont peu à peu devenir des groupes folkloriques. Les Joyeux Mineurs font partie de ceux qui ont résisté à cette influence provençale et continuent encore aujourd’hui à enseigner les mêmes pas que dans les salles des maitres à danser du XVIII siècles et que sur les navires pour entretenir la forme des marins.
L’accompagnement musical:
Les instruments pour accompagner farandoles et danses de caractères dans la région ont toujours été des cuivres, aussi bien à Ales, à St Ambroix qu’au Martinet. C’était souvent l’Harmonie des Mines de ces mêmes villes qui faisait office d’orchestre. A la Grand’Combe on ne dérogea pas à la règle. L’Harmonie des Mines créée elle aussi en 1911, aidée en cela par la Compagnie des Mines, accompagna les Joyeux Mineurs. Aux fils des ans un groupe de musiciens, issus pour la plus part de L’Harmonie, devint plus fidèle au groupe. L’orchestre des Joyeux Mineurs était né. Aujourd’hui encore nous entretenons toujours des relations amicales avec l’école de musique du pays Grand’Combien et son orchertre « Variation » (ex Harmonie des Mines, ex Harmonie Municipale). Certains de nos musiciens et danseuses appartiennent aux deux formations.
LES JOYEUX MINEURS
C’est le 17 mars1888 que Monsieur ABRIC, alors Maître de Danse de l’armée crée la première société de danse et farandole « l’avenir de Trescol ».
Cette société, dirigée par Monsieur Siméon VERT, secondé par Monsieur CHAUVET, comprenait 6 membres et de nombreux musiciens.
En 1891, Monsieur Siméon VERT, devant la demande croissante de jeunes gens, désirant s’initier à la danse, décide de créer, une autre société « l’Hirondelle Grand’Combienne ».
L’avenir de Trescol continuera, avec à sa tête un jeune garçon âgé de 11ans et demi, qui deux and plus tard obtiendra son diplôme de Danse. Ce jeune garçon s’appelait « Louis THOMAS ».
Par la suite, la situation fit que de ces deux sociétés unissent leurs talents sous la bannière des « Joyeux Mineurs » en janvier 1911.
En 1911, la société était présidée par M. BONNEVAY directeur de la Compagnie des Mines avec à ses côtés deux vice-présidents : Mrs VERT et THOMAS.
Les farandoleurs, exclusivement des hommes, étaient dirigés par un chef farandoleur Monsieur Félix BRES. Quand la guerre éclate en 1914, les Joyeux Mineurs cessent leurs activités. La société se remit en route à partir des années 20.
Jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale Félix BRES et Henri DELENNE se succèdent en tant que chefs farandoleurs. A partir de 1947, Mrs Larguier Franc et Elie ainsi que M. Durand Maurice occupent ensemble le poste de directeurs de farandole.
Des années 50 à la fin des années 90, Mr Franc LARGUIER fut directeur de farandole. Depuis sa disparition le 22 septembre 2000, la transmission de son talent et de sa rigueur ne se sont pas interrompus.
L’appellation de notre groupe « LES JOYEUX MINEURS » semble quelque peu désuète de nos jours, mais pour nous c’est toute notre identité. La ville de la Grand’Combe est nait de l’exploitation minière en 1946.
La société de danse et farandole était composée exclusivement de jeunes mineurs qui dansaient après leur journée de travail pour oublier la dureté de leur labeur au fond de la mine.
De nos voyages en Pologne, en Ukraine et en Slovaquie, de l’accueil de groupes folkloriques d’Europe de l’Est, nait en 1990 sur une musique incontournable, cette chorégraphie légère, vive et colorée, entraînant danseuses, musiciens et public dans une dynamique enjouée.
Evoque le jeu des commères ou des amoureux qui se taquinent, boudent et se réconcilient. Danse rituelle qui représentait à l’origine la lutte entre l’été et l’hiver. Elle est très populaire en Provence et c’est une danse très ancienne puisque Antonius Aréna en mentionne l’air dans “la basse danse” en 1536. On retrouve des Fricassées semblables à la nôtre dans d’autres régions de France ainsi qu’en Catalogne. Elle est au répertoire des Joyeux Mineurs depuis 1919
c’est une danse de concours avec des règles bien particulières tant sur le rythme et les temps que sur les pas et la tenue. Elle se danse toujours en costume de farandoleur et nous avons gardé dans l’exécution des pas et de la musique la rigueur des origines de la farandole
La musique de cette danse est de Cesare Pugni ecrite en 1847 pour un ballet-pantomime d’Arthur-Leon : le ballet des Filles de Marbre, cet air revenait tellement souvent que les maitres à danser de l’armée l’introduisirent dans leur salle de danses, et le nom du ballet devint nom de la danse « Les danseurs forment un cercle ouvert dont ils regardent le centre. Mains sur les hanches, ils se déplacent de gauche à droite et chacun avance à son tour vers le centre, en faisant l’enchaînement de pas qu’il réussit le mieux. Entre chaque solo, l’ensemble des danseurs reprend le pas du début. » Nous utilisons cette chorégraphie pour présenter les plus jeunes de nos danseuses, c’est la première danse qu’on exécute en costume de farandoleur lorsqu’on a réussi l’examen de la classe « E »
Cette danse existait déjà dans les traditions provençales. La jeunesse parcourait à vive allure, les rues des villages avec aux pieds des grelots, tout en poussant des cris stridents pour chasser les mauvais esprits. Lors de leur venue en 1961, Thérèse Palau et Jacques Douai, du Ballet National, s’intéressent à cette danse pour représenter le Midi dans leurs spectacle. La chorégraphie et les costumes élaborés en collaboration, n’ont pas changés depuis. Pendant la vingtaine d’années d’existence du ballet national « les grelots » voyagèrent au gré des spectacles jusqu’aux USA et au Canada.
C’est une adaptation d’une danse empruntée au répertoire du comté de Nice, le costume est tout simplement celui de la niçoise . Cette danse est exécutée par les jeunes danseuses ayant deux ou trois ans de pratique.
Il fallait bien que dans notre répertoire Monsieur Carnaval fasse son apparition Nous avons une interprétation toute particulière de cette tradition universelle. Les personnages de la Commedia Del Arte entrainent les spectateurs dans une chorégraphie endiablée
C’est une création des Joyeux Mineurs en 2003 sur un air des Balkans. Musique composée et donnée par le tubiste Daniel Malavergne, ancien musicien des Joyeux Mineurs. Les costumes sont aussi imaginés par les danseuses et ont été modifiés cette année. C’est une danse qui permet aux plus jeunes et aux danseuses confirmées d’évoluer ensemble
Le rigaudon était en vogue dans la Provence profonde des XVII° et XVIII° siècles. Le voici, à la mode cévenole consécutivement aux recherches menées en 1984,pour reconstituer le costume de nos aïeux. Ce fut une réussite pleine de charme et d’originalité, comme l’ai aussi la chorégraphie au tempo extrêmement rapide qui met en évidence le talent des interprètes, musiciens et danseuses confondus.
Nous voici quelque part au cour de la Chine avec ses sortilèges. Cette chorégraphie, donnée en 1984 par le Maitre de danse Fernand Bousquet est crée à l’origine pour une interprétation en solo, les Joyeux Mineurs en ont accru la difficulté en l’interprétant à plusieurs, selon la disponibilité des danseuses. Pour le centenaire, il a été rajouté un tableau pour les plus jeunes de nos danseuses
C’est une danse de concours. Les danseuses l’exécutent lorsqu’elles présentent leur brevet de Prévôt de Danse. Examen qui est travaillé au cours de 4 journées d’étude organisées par la Fédération des Groupes Folkloriques de Langue d’Oc Il faut avoir 14 ans pour présenter cet examen
C’est la première création des Joyeux Mineurs en 1911, séduit par cet air populaire né du talent de Vincent Scotto. Déjà novateurs, les Joyeux Mineurs puisaient dans le répertoire musical populaire.
C’est l’hommage des farandoleurs grand’combiens à ceux de la profession minière. Aux mineurs de fond, certes ! Mais aussi aux filles et aux femmes qui s’échinaient sur les chantiers du jour où l’on séparait le charbon des schistes. Le thème musical évoque aussi celui de « L’hymne grand’combien ». « Les Gueules Noires », c’est donc en somme une danse à la gloire de notre ville, La Grand’Combe, née de la mine, où nous sommes fiers d’avoir nos racines.
Sur l’air célèbre de Georges Bizet, la farandole fait son entrée dans l’arène en 1955.
Quoi de plus naturel dans le pays minier que de mettre à l’honneur les traditions taurines gardoises ? Les costumes du paséo, ceux du Matador et du Picador, sont remarquablement fidèles à la réalité d’une corrida dans laquelle la dernière danseuse, toute de noir vêtue, joue le rôle du toro.
Cette chorégraphie met en ouvre les gestes professionnels du temps de la marine à voile. On dansait beaucoup dans l’ancienne marine. A bord de chaque bateau se trouvait un Maitre à danser qui enseignait aux matelots tous les pas classiques pour leur maintien en forme.
C’est une danse de concours. Les danseuses l’exécutent lorsqu’elles présentent leur brevet de Maitre de danse. Examen qui est travaillé au cours de 4 journées d’étude organisées par la Fédération des Groupes Folkloriques de Langue d’Oc. En plus de la danse qui demande un entrainement certain les candidates présentent un mémoire sur la vie du groupe et de leur ville, et aussi donner une leçon à un débutant pour montrer leur capacité à transmettre leur savoir. Il faut avoir 16 ans pour présenter le Brevet de Maitre de Danse
Les fantassins de « 14 » sont là, dans leurs costumes fidèlement reproduits accompagnés de celle qui venait leur apporter un peu de réconfort dans cette terrible guerre. C’est une création de 1975, sur un air très connu, de Vincent Scotto.
En 1924, un vent d’est soufflait jusqu’à La Grand’Combe. De charmantes jeunes filles sous leurs toques blanches ont toutes le même désir, séduire le même garçon. Cette rivalité séculaire sert de thème à la danse.
Cette danse, comme un certains nombre d’autres danses corporatives, fut, et ce bien avant le Moyen Age, une danse rituelle qui donnait un pouvoir magique à un attribut (ici l’arceau). Durant l’antiquité et la préhistoire, l’homme, ne pouvant expliquer les différentes manifestations célestes comme le soleil et la lune qui se succèdent dans le ciel, mais aussi les phénomènes météorologiques, imagina que le ciel était le siège d’un pouvoir surnaturel. Il créa l’arceau à l’image qu’il se faisait de la voûte céleste et créa des rituels visant avec cette arme d’invocation à agir sur cette puissance afin d’accroître la fertilité et la fécondité. Le pouvoir de l’arceau est renforcé par la forme prise par les arcs-en-ciel après les pluies fertilisatrices, qui représentaient pour ces hommes un pont direct entre le ciel et la terre qu’empruntaient les forces cosmiques pour descendre sur la terre. Les hommes matérialisèrent ensuite sur l’arceau l’objet de leur préoccupation : l’obtention d’une bonne récolte. Dans le Languedoc, région vinicole par excellence, les arceaux furent ainsi garnis de feuilles de vignes et de grappes de raisins. Dans cette danse, dédiée alors à Bacchus le dieu du vin et de l’ivresse, l’ensemble des danseurs porte un arceau. Les danseurs avancent avec un mouvement gracieux du tronc qui se tourne un peu du côté du pied avant, ce qui donne un joli mouvement aux arceaux. Dans toutes les régions, les figures sont semblables : les danseurs forment sur le sol différentes évolutions imitant les mouvements d’un serpent : s’avançant en ligne parallèles pour ensuite s’entrecroiser pour finir par former un cercle, de manière à écarter les mauvais génies. Le serpent était à cette époque un génie protecteur des récoltes, ainsi qu’un symbole lunaire, ce qui en faisait un appel à la pluie. Les danseurs font le pas national du pays d’Oc qui semble imiter les mouvements des anciens fouleurs de raisin (simple cloche-pied). Chez nous, les raisins ont été remplacés par des fleurs.
En 2008, pour la deuxième édition de Charbon Ardent,pour Sainte Barbe, fête des mineurs, il est demandé que les associations de Danses et l’école de Musique du pays grand combien fassent un spectacle ensemble. Les Joyeux Mineurs ont choisi cette musique composée pour l’occasion et interprétée par l’orchestre « variation’s » et nos musiciens